La voiture autonome, une invention des années 80

La voiture autonome est un sujet d’actualité brûlant. La convention de Vienne, qui régit la réglementation de la circulation routière au niveau mondial, a été mise à jour en 2016 en vue de légaliser l’usage des voitures autonomes sur route. La Convention autorise maintenant la circulation de véhicules à délégation de conduite sur les routes des pays adhérents précisant toutefois que « les systèmes de conduite automatisée seront explicitement autorisés sur les routes, à condition qu’ils soient conformes aux règlements des Nations Unies sur les véhicules ou qu’ils puissent être contrôlés, voire désactivés par le conducteur. » L’article 8 de la Convention de 1968 précisant que tout véhicule en mouvement doit avoir un conducteur est toujours d’actualité. Le temps où l’on commandera à sa voiture de venir nous chercher, ou d’aller se garer seule, n’est donc pas encore tout à fait venu.

Automobile : le Japon dans la course au futur... Après Ford et Renault, Nissan joue la carte de l'an 2000 avec NRV II, Micro-Systèmes n° 36 (novembre 1983), p. 27

Automobile : le Japon dans la course au futur… Après Ford et Renault, Nissan joue la carte de l’an 2000 avec NRV II, Micro-Systèmes n° 36 (novembre 1983), p. 27

Les principaux constructeurs automobiles historiques, ainsi que de nouveaux entrants sur le marchés tels Tesla ou encore Google et Apple, ont chacun leur projet de voiture autonome, à des degrés de développement plus ou moins avancés. Si la voiture autonome devrait fortement réduire la mortalité sur les routes et permettre aux passagers de détourner leur attention de la route en toute sécurité et toute légalité, elle pose aussi de nouvelles problématiques : qui est responsable en cas d’accident (le “conducteur” ou le constructeur ?), l’assurance automobile sera-t-elle toujours nécessaire ? Sans compter les questions éthiques : le logiciel embarqué devra-t-il sacrifier ses passagers ou écraser des piétons imprudents ? Ou encore la reconversion inéluctable des radars et autres agents de police dédiés aux contrôles de vitesse…

Les premiers projets de voiture autonome ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, les bases de la voiture sans chauffeur, pour reprendre la terminologie de l’époque, ont été posées dès les années 80. Les principaux constructeurs de l’époque, Peugeot-Citroën, Renault, Nissan, Honda ou encore Volvo, ont chacun planché sur l’automobile des années 2000 et proposé au travers de concept-cars des projets plus ou moins aboutis. Le projet de recherche Prometheus (pour PROgraM for European Traffic with Highest Efficiency and Unprecedented Safety) financé entre 1986 et 1994 par la Commission Européenne réunissait même les principaux constructeurs européens en vu de définir une normalisation de l’automatisation de la conduite automobile, améliorer la sécurité, optimiser la consommation d’énergie et réduire la pollution. Les bases de la voiture autonome sont posées : vision de nuit, détection d’obstacles, suivi de lignes blanches, assistance à la conduite…

Peugeot 205, la bombe bombe française (Micro 7 n° 15, avril 1984, p. 18) : injection électronique L Jetronic avec gestion par microprocesseur

Peugeot 205, la bombe bombe française (Micro 7 n° 15, avril 1984, p. 18) : injection électronique L Jetronic avec gestion par microprocesseur

Dès les années 80, les micro-processeurs tout justes naissants ont commencé à envahir notre quotidien. L’automobile a été un des premiers secteurs à les intégrer dans ses produits ; les voitures sont depuis lors de plus en plus truffées de capteurs de toute sorte, de moins d’une dizaine dans les années 80 sur les véhicules haut de gamme (essentiellement des témoins d’état : la jauge de carburant, les compte-tours et de vitesse, les témoins d’huile, de température, de contrôle d’usure des plaquettes de freins…) à plusieurs dizaines actuellement présents sur tous les véhicules du marché (incluant des contrôles du moteur et de la sécurité). L’intelligence artificielle et les systèmes experts prenaient leur envol. Micro-processeurs et logiciels, véritable cerveau de la voiture autonome, forment une duo incontournable. Toutefois, ce qu’il manquait à l’époque pour concrétiser tous ces projets c’était la puissance de calcul et les capacités de stockage pour répondre aux besoins de calcul temps réel des véhicules autonomes… ce qui n’est plus le cas actuellement.

Quelques articles d’époque :

  • Volvo : voiture et ordinateur, Micro-Systèmes n° 13 (septembre-octobre 1980), p. 37 : ce concept-car de Volvo est doté d’un micro-processeur qui assure le suivi des principaux éléments vitaux de la voiture : température du moteur, pression des pneus… Ces informations s’affichent sur deux écrans cathodiques situés au niveau du tableau de bord.
  • Un bison futé électronique, Micro-Systèmes n° 22 (mars-avril 1982), p. 49 : Honda installera bien un “bison futé électronique” dans ses voitures : il s’agit d’un système offrant la possibilité, grâce à un écran sur le tableau de bord, de se diriger et de visualiser le chemin parcouru.
  • Automobile : le Japon dans la course au futur, Micro-Systèmes n° 36 (novembre 1983), p. 27 : après Ford et Renault, Nissan joue la carte – routière – de l’an 2000… avec sa NRV II. Ce véhicule surveille le conducteur et traque sa moindre défaillance. Un synthétiseur vocal rappelle le conducteur à l’ordre. Bien entendu, les cartes routières s’affichent sur le tableau de bord avec synthèse vocale…
  • Publicité pour la Renault 11 Electronic (1985) : pour 65 800 Francs, la Renault 11 Electronic est dotée d’un ordinateur de bord avec voix de synthèse et affichage numérique : éclairage défectueux, manque d’essence, température… le conducteur est assisté en permanence… Mieux que K2000 !
  • La voiture sans chauffeur, Science & Vie Micro 29 (juin 1986), p. 38 : Renault vient d’annoncer officiellement, le 20 mai dernier, sa participation au projet Prometheus, un ambitieux programme d’automatisation de la conduite automobile rassemblant les principaux constructeurs européens. Ce projet, qui fait appel à un ordinateur de bord, devrait notamment permettre à chaque conducteur de connaître instantanément sa position sur n’importe quelle route, grâce à une carte informatisée sur CD-ROM : la voiture indiquerait elle-même les changements de direction nécessaires pour aller d’une ville à une autre. Mais ce n’est que l’aspect le plus spectaculaire de Prometheus, qui devrait aussi nous rapprocher de la voiture qui se conduit toute seule… Encore un domaine où l’alliance de la micro-informatique et des télécommunications va bouleverser la vie quotidienne. Voici, en avant-première, le profil de la voiture de demain.
  • L’informatique embarquée – L’ordinateur au volant, L’Ordinateur Individuel n° 102 (avril 1988), p. 92 : le tableau de bord du véhicule de l’an 2000 se dessine peu à peu. Il intègre le dernier cri de l’électronique embarquée : écran tactile, microprocesseurs, disque compact. Fini les gadgets ! La voiture du futur mobilise à l’échelon européen des équipes de recherche de premier plan.

La voiture sans chauffeur
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Approfondir le sujet :
L’informatique des années 80 / Ma collection / Ma documentation / Quelques idées de lecture

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Après seize années passées en cabinet d’expertise-comptable et de commissariat aux comptes (où j’ai exercé comme expert-comptable et chef de mission audit), j’ai pris le poste de directeur comptable d’un groupe de distribution automobile en novembre 2014. Au cours de ma carrière, j’ai acquis une expérience significative en audit et en exploitation des systèmes d’information (analyse de données, automatisation des tâches, programmation informatique) au service de la production des comptes annuels et consolidés. C’est cette expérience personnelle et ma passion pour l’informatique que je partage sur ce blog. Mon CV / Réalisations personnelles et projets informatiques / Ma collection / Me contacter

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