À l’ère de l’IA omnipotente, une question s’impose avec de plus en plus d’insistance : peut-on encore faire confiance à ce qu’on voit ? Fake news, deepfakes, montages, documents trafiqués… La falsification n’épargne aucun support.

Faux justificatif de repas créé par ChatGPT. Cerise sur le gâteau : avec en fond mon bureau. Plus vrai que nature !
Les factures peuvent être modifiées en quelques clics, les notes de frais « arrangées » avec une simple retouche, les photos manipulées ou générées par IA, et les vidéos altérées pour faire dire à quelqu’un ce qu’il n’a jamais prononcé.

Le pape en défilé de mode, D. Trump et K. Harris main dans la main au soleil couchant… des images toutes fake qui ont fait le tour du monde (extrait Formation automatisation & analyse de données)
Même les visioconférences, nouveau standard du quotidien professionnel, ne sont plus à l’abri : des deepfakes en direct, plus vrais que nature, peuvent imiter voix, mimiques et visages en temps réel à l’image du faux dirigeant, quasi-parfaitement imité, qui a tenté tout récemment de piéger un cadre de Ferrari (cf l’article Deepfake & arnaque : comment une simple question a sauvé Ferrari).
La technologie devient une arme à double tranchant. Ce qui servait hier à informer, prouver ou illustrer peut aujourd’hui manipuler, tromper ou masquer la réalité.
Alors, face à cette avalanche de données falsifiables, une qualité redevient essentielle : l’esprit critique. Savoir douter, poser des questions, recouper les sources, chercher la cohérence… Ce sont autant de réflexes à cultiver pour ne pas tomber dans le piège de l’évidence apparente… comme l’a fait le cadre de Ferrari.
Non, ce que l’on voit n’est plus nécessairement vrai. Mais oui, on peut encore faire confiance… à notre capacité de discernement. Et c’est peut-être là, aujourd’hui, notre meilleur bouclier.
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Au passage, rappelons que le délit de faux ou d’usage de faux est puni de 3 ans de prison et de 45 000 € d’amende et l’escroquerie de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.
