Dans un précédent article intitulé “Analyse de données & Python : créer un FEC augmenté“, je vous exposais comment créer un FEC augmenté pour tirer profit simplement de l’analyse de données et, par exemple, auditer la TVA ou analyser l’évolution d’un compte. Je vais maintenant vous montrer comment analyser succinctement vos FEC (Fichier des Ecritures Comptables) à l’aide d’une version améliorée de cet outil de contrôle téléchargeable gratuitement en pied d’article.
En plus de créer un “FEC augmenté”, cet outil génère maintenant un classeur Excel comprenant :
- La balance générale reconstituée à partir du FEC de votre choix ;
- Le calcul d’une batterie d’indicateurs comptables (chiffre d’affaires net, EBE, RCAI, résultat net, CAF…) ;
- Une synthèse des journaux comptables ;
- Et un tableau qui synthétise les comptes utilisés dans chaque journal comptable.
La balance générale et la batterie d’indicateurs s’avéreront d’une aide précieuse pour rapprocher vos FEC de la liasse fiscale avant de les archiver (ce contrôle s’inscrit dans le cadre de la procédure de clôture annuelle).
Rappelons au passage que les tests à opérer sur les FEC sont de deux natures :
- Test de conformité de la structure du FEC avec les prescriptions du CGI (cf à ce sujet l’article “Tester la conformité d’un FEC avec TEST COMPTA DEMAT“) ;
- Contrôle de la cohérence entre le FEC et le contenu de la liasse fiscale.
L’inspecteur des impôts effectue systématiquement ces tests lors d’un contrôle fiscal. Mieux vaut donc se prémunir du risque de rejet de comptabilité pour non conformité du FEC en anticipant ces tests sereinement, au plus tard, lors de la clôture des comptes.
Exemple de classeur Excel généré par le programme :
- Balance générale :
- Chiffres clefs : chiffre d’affaires net, EBE, RCAI, CAF, capitaux propres…
Ces indicateurs peuvent être aisément rapprochés de la liasse fiscale pour s’assurer de la cohérence du FEC avec la liasse fiscale télétransmise à l’administration fiscale :
Calcul des indicateurs comptables clefs : cf l’article “Analyse des données comptables : calculer l’EBE ou n’importe quel autre poste des états financiers“.
Exemple avec le calcul de l’EBE en Python :
ebe=-fec[(fec['Cpte2'] >= 70) & (fec['Cpte2'] <= 74)]['Solde'].sum()-fec[(fec['Cpte2'] >= 60) & (fec['Cpte2'] <= 64)]['Solde'].sum()
Calcul de la CAF :
La capacité d’autofinancement retraite le résultat de cession des immobilisations, soit, en l’état actuel de la réglementation comptable, les comptes 675x et 775x.
caf=-fec[(fec['Cpte2'] >= 70) & (fec['Cpte2'] <= 77) & (fec['Cpte3'] != 775) & (fec['Cpte3'] != 757)]['Solde'].sum()-fec[(fec['Cpte2'] >= 60) & (fec['Cpte2'] <= 67) & (fec['Cpte3'] != 675) & (fec['Cpte3'] != 657)]['Solde'].sum()-fec[(fec['Cpte2'] == 69)]['Solde'].sum()-fec[(fec['Cpte2'] == 79)]['Solde'].sum()
Le Règlement ANC 2022-06 “Modernisation des états financiers”, qui entre en vigueur le 1er janvier 2025, impacte fortement le plan de comptes en supprimant la technique des transferts de charges et en redéfinissant fortement le périmètre du résultat exceptionnel.
A cette occasion, les comptes 675x et 775x sont respectivement remplacés par les comptes 657x et 757x.
Les calculs mis en oeuvre par ce programme prennent en compte les effets de ce changement de réglementation. C’est le rôle de cette partie du code Python que d’exclure de la CAF à la fois les comptes 675x et les 657x : (fec[‘Cpte3’] != 675) & (fec[‘Cpte3’] != 657).
- Synthèse des journaux comptables avec mention du nombre de lignes d’écritures et totaux débit/crédit :
Le FEC qui illustre cet article comporte 347 963 lignes d’écriture et le total des débits/crédits s’élèvent à 106,6 M€.
- L’onglet Journaux Comptes synthétise les comptes utilisés pour chaque journal comptable donnant un premier aperçu des schémas d’écritures mis en oeuvre dans une comptabilité :
Dans l’exemple ici, retraité pour ne laisser apparaître que les journaux de ventes, il est aisé de constater que ces journaux ne mouvementent que des comptes clients (411x), de TVA (445x) et de chiffre d’affaires (70x), ce qui constitue la norme pour une écriture de vente, à l’exception d’une ligne d’écriture sur des fournisseurs (401x), quatre sur des comptes d’attente (471x) et 584 sur de la variation de stock (603x). C’est sur ces quelques lignes qui semblent sortir de la norme que notre attention doit se porter dans un premier temps. Ce qui est bien peu au regard des près de 350 mille lignes que comporte ce FEC. A noter : dans cet exemple, les comptes 603x sont utilisés pour valoriser le coût d’achat des ventes (revirements d’achats).
Le code source de ce projet s’appuie sur le script FEC augmenté exposé dans cet article : Analyse de données & Python : créer un FEC augmenté.
Autre exemple de script Python : calcul d’échéancier d’emprunt.
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Pour approfondir le sujet : se former à la programmation en langage Python pour automatiser ses tâches
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